Tu m'envoies un mail?
Grâce à un nouveau partenariat entre Livr@addict et Les Éditions Michel Lafon, j'ai pu découvrir Tu m'envoies un mail? d'Emmanuelle Friedmann qui vient de paraître.
La narratrice est journaliste (comme l'auteur... tiens donc?) et connait la précarité des piges et des revenus fluctuants. Pour avoir une situation plus stable, elle postule et obtient un poste de rédactrice dans le service de com de l'Entreprise. Elle est très vite confrontée à une ambiance très spéciale : la directrice de son service, Catherine, est aussi versatile qu'avide de pouvoir ; en tant que nouvelle, la plupart des autres employés l'ignorent ; le discours de ses collègues est souvent incompréhensible, ponctué de termes inventés qu'elle n'arrive pas à assimiler ; et le beau-directeur-général use et abuse de sa position de mâle dominant...
J'ai passé un bon moment à lire ce livre. Bon, disons-le tout de suite, ce n'est pas de la grande littérature, mais il se lit avec plaisir. En premier lieu, il se lit très très vite, les chapitres sont très courts (deux ou trois pages tout au plus). Il s'agit plus de tranches de vie professionnelle qu'un véritable récit sur la longueur... l'auteur nous plonge dans des situations de travail plus absurdes les unes que les autres, mais qui semblent pourtant tellement réalistes !
Il est vrai que le trait apparaît toutefois un peu forcé... mais au final l'est-il tant que ça? Via différentes expériences dans des entreprises mais aussi dans le public, je dois dire que j'ai reconnu un certain nombre de traits de caractère et de situations ; notamment les hystériques qui déboulent en hurlant et en me reprochant d'avoir fait quelque chose que je n'ai absolument pas fait et qui n'est d'ailleurs pas de mon ressort... et se radoucissent aussitôt qu'on leur a expliqué calmement la situation... n'aurait-il pas été plus simple de demander d'abord gentiment? Mais, effectivement, peut-être que la concentration d'hystéros, de je-m-en-foutistes, d'acariâtres, d'hypocrites, de pétasso-ambitieuses dans cette entreprise est un peu exagérée... quoique, il est assez connu qu'un univers de travail essentiellement féminin n'est jamais très sain... les femmes entre elles ne sont pas toujours très tendres ;-)
L'Entreprise décrite par Emmanuelle Friedmann est une entreprise où il ne fait pas bon vivre, où les collègues sont vos pires ennemis et les chefs s'apparentent presque à des tortionnaires... Un ouvrage qui rejoint peut-être la frustration actuelle de bon nombre de salariés qui n'arrivent pas à donner du sens à leur travail et ne se sentent pas bien dans leur entreprise... car il dépeint le monde de l'entreprise comme une prison, qu'il faut quitter pour retrouver la liberté ! C'est peut-être un chouia exagéré, mais je pense qu'il faut le prendre au deuxième degré. En tout cas, j'ai bien aimé ce livre !
4e de couverture : Vos collègues ont les dents qui rayent le parquet et sont prêts à tout pour accéder à l'échelon supérieur? Ils emploient un vocabulaire compliqué, ponctué de sigles incompréhensibles et de mots en anglais? Ils envoient une bonne centaine de mails par jour, tous en copie à la direction et vous snobent lorsque vous n'êtes pas assez "pro-actif"? Votre quotidien est fait de machine à café, d'ordinateurs, de réunions et de plateaux repas? Bienvenue dans le monde de l'entreprise.
Je tiens à remercier et pour ce livre offert dans le cadre du partenariat !