Jamais contente (le journal d'Aurore) de Marie Desplechin est (comme le sous-titre l'indique), le journal intime d'une jeune adolescente, Aurore, qui s'entend mal avec ses soeurs, ne comprends pas ses parents, s'embrouille avec ses amies, et embrasse des garçons qu'elle n'aime pas mais aussi - et heureusement - des garçons qu'elle aime ! La vie d'une adolescente quoi ! J'ai trouvé cet ouvrage assez plaisant, même si d'autres livres similaires m'ont davantage plu (voir plus loin dans le post...)
4e de couverture : "12 février. On peut ruiner sa vie en moins de dix secondes. Je le sais.
Je viens de le faire. Là, juste à l'instant. J'arrive à la porte de
l'immeuble, une modeste baguette dans la main et la modeste monnaie
dans l'autre, quand Merveille-Sans-Nom surgit devant moi. Inopinément.
A moins de cinq centimètres (il est en train de sortir et je m'apprête
à entrer, pour un peu on s'explose le crâne, front contre front). Il
pose sereinement sur moi ses yeux
sublimes. Je baisse les miens
illico, autant dire que je les jette quasiment sous terre, bien
profond, entre la conduite d'égout et le tuyau du gaz. Sa voix amicale
résonne dans l'air du soir :
- Tiens ! Aurore ! Tu vas bien ?
Je reste la bouche ouverte pendant environ deux
millions de secondes, avant de me décider et de lui hurler à la figure :
- Voua ! Merdi !"Dans la même veine, j'ai largement préféré Je ne t'aime pas Paulus d'Agnes Desarthe. J'ai trouvé beaucoup de similitude entre les deux ouvrages : il s'agit dans les deux cas du journal intime d'une adolescente, qui a une (ou deux soeurs pour Aurore) avec qui elle ne s'entend pas forcément et qu'elle a du mal à comprendre, qui a du mal à accepter son physique et qui découvre les affres de l'amour et les fluctuations de l'amitité adolescente. Mais j'ai préféré l'écriture plus profonde et fouillée d'Agnes Desarthe même si le journal d'Aurore est agréable à lire et donne envie de découvrir la suite (il y a 3 tomes pour le moment).
4e de couverture : "«Il y a Paulus Stern qui est amoureux de toi.» Voilà ce que s'entend
dire Julia, un matin, de la bouche de sa meilleure amie Johana.
Il
faut préciser que Paulus Stern est le garçon le plus beau du monde et
des environs, et que Julia est censée tomber raide morte, et verser des
larmes de reconnaissance.
Mais sa réaction est plus nuancée. Et
si c'était un de ces complots où l'on engage un type craquant pour
séduire la mocheté du coin, se dit Julia tout en essayant de se
regarder dans une glace sans ses lunettes, ce qui ne peut guère la
renseigner sur ses atouts.
Mais cette nouvelle a au moins le
mérite de la distraire d'une ambiance familiale pas franchement
grisante depuis que son père est au chômage. Ses parents, histoire de
voir le bon côté des choses, passent leur temps assis dans le noir à se
lamenter et à se faire du chantage au suicide. Ils ont aussi supprimé
les sports d'hiver, et pendant qu'ils y étaient, Noël. Quant à Judith,
la petite sœur de Julia, elle vient de rebaptiser sa poupée préférée
«Tu pues».
Plus que distraite, Julia se sent perturbée -
perturbée étant le mot faible - par les avances du beau Paulus, surtout
lorsqu'il se met à plagier Apollinaire pour exprimer sa flamme. Mais le
jour où Paulus téléphone, il se passe une chose épouvantable."